Pilier de la Pissevache - Merveille que Dalle
Encore une fois nous avons de la chance et en ce dimanche la météo s'annonce plutôt bonne, en tout cas le matin !
Je dois retrouver mon cher ami Pascal, tout juste de retour de la Réunion, à Martigny, pour une belle journée d'escalade.
Après quelques recherches dans nos topos respectifs, nous optons pour une magnifique voie au Pilier de la Pissevache, Merveille que Dalle, dans le 6a, donc bien entendu nettement au-dessus de mon niveau :-)
Je connais déjà un peu le coin pour avoir fait deux fois Bravo Lapp, une voie nettement plus accessible, dans le 5b. Je n'avais jamais imaginé venir un jour faire autre chose ici, comme quoi dans la vie on ne peut jamais être sûrs de rien !
Nous arrivons au pied de la voie, après une très jolie balade dans les Gorges du Dailley, même si parfois c'est un peu scabreux. Le temps est un peu nuageux, mais il fait bon chaud. Et lorsque je vois la première longueur, je sais déjà que nous n'allons pas avoir froid :-)
Alors que nous nous apprêtons à partir, nous sommes rejoints par deux jeunes très sympa, qui comprennent vite qu'il ne faut pas être pressés :-)
Pascal est dans la première longueur, un joli 6a pour se mettre dans le bain et ça réveille tout de suite. Il n'a pas grimpé depuis longtemps, mais pour lui ce n'est jamais un problème, mais je le vois tout de même parfois réfléchir, ça promet :-)
Enfin, j'essaie de faire comme d'habitude, ne pas se laisser impressionner et oublier que j'ai recommencé à grimper il y a une semaine :-)
Je pars à mon tour rejoindre Pascal et si ce n'est pas tout facile pour moi, l'escalade est plaisante et le rocher magnifique. Et puis ce n'est pas athlétique, donc je devrai éviter de rester bloquée cette fois-ci... enfin... normalement :-)
Je retrouve Pascal tandis que notre jeune grimpeur arrive peu après. L'ambiance est vraiment chouette, nous parlons un peu au relais, alors que Pascal attaque la deuxième longueur, bien impressionnante depuis en bas !
Nous proposons à nos jeunes d'y aller, les spits étant assez grands pour mettre deux dégaines et ainsi ils peuvent avancer. Aussi, nous grimpons ensemble et finalement, c'est presque rassurant pour moi :-) Je regarde ce qu'il fait, Pascal donne des conseils depuis le haut, trop top !
Cette longueur passe dans une espèce de fissure-dièdre et cette fois-ci c'est plutôt athlétique ! Il ne faut surtout pas rester pris dans la fissure, mais rester au-dehors et parfois passer au-dessus. C'est impressionnant, vertical, physique, mais splendide !
La sortie n'est pas donnée non plus, il faut se mettre en dülfer, monter les pieds bien hauts et les mains aussi... purée c'est pas facile !! Heureusement je peux compter sur Pascal pour me tenir plus que sec, mais j'arrive tout de même essoufflée, et avec les jambes un peu tremblottantes ! :-)
Enfin, ça c'est fait et je suis contente de voir que tout le monde a trouvé que c'était soutenu. La troisième longueur est censée être 5b sur notre topo, 6a+ sur d'autre, on ne sait plus et finalement il sera assez tôt de voir quand on n'y sera.
Je vois Pascal grimper, comme toujours, avec calme et précision et je suis sans trop de problème cette fois-ci. C'est un régal, il fait beau, il fait chaud et je me fais vraiment plaisir, même si je n'ai pas le niveau de la voie.
La longueur n'est effectivement pas trop dure, jusqu'aux trois derniers mètres ou deux pas cons nous font dire que ce n'est vraiment pas du 5b et que notre topo est faux ! Pascal s'est fait une pédale et du coup j'en profite pour tirer à la sangle, tant pis pour l'égo :-) Nos deux jeunes trouvent également que c'est dur !
Je me souviens que ma petite Carole et mon colllègue Manu m'avaient dit que ce n'était pas du tout évident et ils grimpent bien mieux que moi ! Ben ils avaient raison ! Mais tant pis, c'est si beau, alors je fais comme je peux :-)
Du coup, je commence à être en conditions et je ne me mets plus la pression pour savoir ce qui m'attend, de toute façon pour moi chaque longueur est dure, mais je me fais tout de même plaisir... j'ai toujours dis que j'ai un truc qui marche pas dans la tête :-)
Du coup cette quatrième longueur ne me paraît pas si difficile et je me régale. Et puis, la météo semble tenir et il fait toujours bon. En même temps il n'est peut être pas si tard, nous avons complètement perdu la notion du temps et c'est vraiment chouette de n'avoir pas à réfléchir à l'horaire !
Je retrouve bientôt Pascal au dernier relais, nous y faisons une bonne pause pour boire et manger un peu de chocolat et laissons cette fois-ci filer nos deux jeunes.
On se pose, on profite de la vue, on papotte un peu, assis sur un gros rocher et c'est le top ! La vue sur la vallée du Rhône est magnifique et nous avons le temps d'en profiter.
Pascal part ensuite pour cette dernière longueur, qui a l'air magnifique et pas si dure... vue d'en bas. Malgré tout, je le vois réfléchir et mettre une ou deux sangles et ça, ça me fait soucis :-)
Juste au-dessus du relais, une traversée en dalle me met dans le bain... ah, ben je sens que je vais galérer ! Je reste plus ou moins bloquée et finalement je monte grâce à Pascal qui me treuille :-)
Et ce n'est que le début, la suite suit le fil de l'arête, c'est aérien et il n'y a... que dalle ! Le nom de la voie prend tout son sens ! J'ai quelques sueurs froides et il faut avouer que sans Pascal, je serai encore pendue au bout de la corde :-)
Mais enfin, grâce à son aide, je rejoins tout le monde au sommet et même si je n'ai pas vraiment grimpé cette longueur, je suis super contente d'avoir fait cette voie !
Nous échangeons nos adresses mails avec nos jeunes afin de pouvoir nous filer nos photos et tandis qu'ils rentrent, Pasal et moi restons encore une bonne demi-heure à profiter de la vue, à refaire le monde et à parler des projets de cet été !
La journée se termine sur une terrasse, devant une bonne bière et un pavé de boeuf sur ardoise ! Moi j'dis, j'ai quand même la belle vie ! Merci à toi mon cher Pascal pour tout ce que nous partageons et merci à vous deux les jeunes pour le bon moment !