Punta Giordani - 4046 m

A peine rentrés de notre superbe séjour dans les Bernoises, je me retrouve pour la deuxième fois du mois avec une bronchite !

Je file donc chez le médecin qui m'annonce 38.5 de fièvre et me refile un camion de médicaments, dont des antibiotiques ! Ca m'agace ! M'enfin, après la journée de samedi au lit, la fièvre est tombée et nous décidons d'aller faire une petite balade dimanche.

En effet, vu tout ce que Chouchou a souffert à cause de l'altitude dans les Bernoises, ce serait chouette qu'il puisse garder un peu ses acquis :-)
 

Nous optons donc pour l'un des 4000 les plus courts et les plus faciles qu'il y a à faire, la Punta Giordani. Par ailleurs, c'est le dernier sommet du Mont-Rose qu'il nous reste à faire et il ne faut pas commencer à en laisser traîner à gauche à droite de ces sommets, après on les oublie :-)

Notre amie Elisabeth se joint à nous et nous nous retrouvons de bon matin à Martigny. D'ici c'est parti pour 2h30 de route pour rejoindre Staffal, au fond de la vallée de Gressoney en Italie. Oui, ce n'est pas la porte à côté, mais que ne ferait-on pas pour un sommet :-)

Le trajet passe vite, car nous ne nous sommes pas vus depuis un moment et il y a passablement de choses à se raconter ! Tant et si bien que je ne dors finalement pas dans la voiture, ça change des habitudes ! Par contre la forme n'est de loin pas au top, mais bon, pour faire moins de 800 m de dénivelé, ça devrait aller... j'espère !! :-)

Nous arrivons à Gressoney et prenons les premières cabines qui nous conduisent à la Punta Indren, à 3260 m d'altitude. Jusque-là, pas de problèmes si ce n'est que je tousse affreusement.

Vers 10h00 nous avons nos skis aux pieds et commençons à marcher tranquillement. Je me rends immédiatement compte que ça va frôler les 250 m de dénivelé à l'heure, mais j'y arriverai :-) Et puis, il fait grand beau et même si nous sommes au sommet vers 13h00, il n'y a pas de soucis.

Aujourd'hui c'est Chouchou qui est en forme et il galope devant, tandis que je me traîne péniblement avec les encouragements d'Elisabeth. Enfin, ça fait plaisir, y en a d'autres qui vont encore moins vite que nous ! Si si, c'est possible :-)

Malgré tout j'avance tant bien que mal jusque vers 3900 m, c'est là que j'ai un gros coup de barre et que je me demande tout de même ce que je fous là malade ! Je crois bien que sans Elisabeth je ferai demi-tour, mais elle m'encourage et je tiens bon ! En plus j'ai une motivation supplémentaire, si j'arrive en haut, ce sera le 45e ! Youpie !

Je m'accroche donc et je continue de mon mieux, bien contente que tout à coup nous soyons dans les nuages, ça m'évite de voir le sommet et je n'ai plus l'impression qu'il est de plus en plus loin.

Je fais encore un dernier effort qui me paraît insurmontable et bientôt les nuages font place au soleil et je vois le sommet devant moi. Le cadeau, les nuages partent pour me récompenser ! Ouf, j'ai mis plus de trois heures pour faire 771 m de dénivelé, j'en ai bavé, j'ai toussé et je dois de nouveau avoir de la fièvre, mais j'arrive au sommet !

Chouchou est déjà là depuis plus d'une demi-heure et il bronze au soleil, le pacha ! :-) Enfin, après ce qu'il a supporté dans les Bernoises, il a bien mérité de se royaumer un peu !

Nous grimpons les cinq petits mètres de rocher qui nous conduisent à la vierge et nous voici enfin sur le dernier sommet qu'il nous restait à faire au Mont-Rose et le 45e 4000 ! Nous sommes tout contents et restons un long moment à contempler la vue !

Devant nous, l'Italie, le Mont-Blanc et j'en passe ! Juste à côté la Pyramide Vincent, le Lyskamm, le Corno Nero, la Parrotspitze, le Balmenhorn et au loin la Cabane Margherita où nous avons dormi cet été. Que de merveilleux souvenirs et une joie immense d'avoir pu parcourir tous ces sommets !

Nous restons un bon moment seuls au sommet à contempler cette vue incroyable ! En plus nous avons de la chance, il y a juste un jeune couple au bas de rochers, sinon personne.

Après une bonne vingtaine de minutes nous les rejoignons et discutons un bon moment avec eux. La jeune femme tous aussi et il se trouve qu'elle a également une bronchite, je ne suis donc pas la seule débile :-)

Nous parlons encore un peu, puis nous décidons à descendre car les nuages deviennent de plus en plus épais et la visibilité est nulle. Par ailleurs, nous avons vu une ou deux belles crevasses en montant.

Le jeune couple qui connaît bien le coin nous propose de descendre ensemble afin que nous n'ayons pas trop à chercher pour savoir où passer. C'est ainsi que nous attaquons notre retour dans la peuffe et une neige très moyenne.

Mais heureusement, c'est court et nous arrivons rapidement en-dessous des nuages. Un coup d'oeil en arrière nous conforte dans le fait que nous avons bien fait de descendre, car cette fois-ci c'est complètement bouché !

Mais maintenant nous sommes tranquilles et nous n'avons plus qu'à nous laisser glisser jusqu'à un restaurant, trop chic :-) Nous rejoignons les pistes un peu plus bas et nous installons sur une terrasse pour manger !

La suite est toute simple, rejoindre Staffal par les pistes, et je dois dire que vu mon état, cela mon convient plus que bien. Qui plus est la neige est encore pas mal et nous arrivons presque skis aux pieds à la voiture !

Et voilà, encore une bien belle journée même si la forme n'était pas là, il n'y a maintenant plus qu'à rentrer, sans oublier d'acheter du génépi en route :-) Merci Elisabeth et Chouchou pour les encouragement et la compagnie !

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