Traversée Aiguille des Grands-Montets - Le Tour par les 3 cols
C'est reparti pour un week-end de grand beau temps et ça sent le début du printemps et les belles courses en haute montagne qui approchent ! En plus c'est le dernier week-end où Chouchou est absent pour son travail !
C'est vraiment une période que nous aimons particulièrement et on s'en réjouit d'avance, d'autant que comme toujours nous sommes bourrés de projets, qui nous l'espérons vont pouvoir se réaliser !
Pour se remettre un peu dans l'ambiance, je pars ce matin avec mon fidèle copain de cordée Olivier pour la traversée des 3 cols au départ de l'Aiguille des Grands Montets à Argentières.
Il fait un temps absolument magnifique et on imagine bien que nous ne serons pas seuls sur cet itinéraire bien connu, entre autre parce qu'il est en partie la première étape de la haute-route Chamonix-Zermatt.
Et effectivement lorsque nous arrivons pour prendre la benne à 8h30, c'est comme toujours blindé de monde. Comme dit Olivier, on est mis en boîte et le téléphérique nous emmène à 3233 m d'altitude en quelques minutes. Tout s'est bien passé, on a évité un coup de piolet dans l'oeil, un ski sur la tête et un ou deux coup de coudes :-)
Enfin une fois arrivés, le monde s'évacue rapidement et nous prenons notre temps pour admirer le paysage et faire quelques photos. Toute la vallée est sous le stratus, tandis qu'ici il n'y a pas un nuage et en plus il ne fait même pas froid.
Nous descendons les escaliers et nous équipons au soleil, émerveillés par toutes ces belles montagnes ! C'est la première fois qu'Olivier vient ici et il est sous le charme ! De mon côté j'ai déjà fait deux ou trois courses comme la Petite Verte, l'Aiguille d'Argentière et l'Aiguille du Chardonnet, mais il me reste encore un ou deux rêves à réaliser... pour bientôt si tout va bien :-)
Mais d'ici là, nous chaussons nos skis et nous laissons glisser sur le glacier des Rognons en direction du Glacier d'Argentière. Notre premier objectif du jour, le col du Chardonnet et droit devant nous, on ne peut pas le rater !
Nous avons de bien gros sacs, car après quelques renseignements, Pascal m'informe qu'il y a deux rappels de 50 m pour descendre du col et que la rimaye passe, mais semble bien fragile. Du coup on a embarqué deux brins de 50 m, ça nous fera l'entraînement pour les prochaines courses :-)
Enfin pour l'instant ce n'est pas trop pénible, il n'y a qu'à descendre, nous longeons quelques belles goulottes et passons sous la Verte où j'en profite pour jeter un oeil envieux au Couturier ! Si si, j'irai bientôt lui rendre visite, même si je me demande encore comment je vais faire ! :-)
La neige est tout à fait correcte et même si c'est hyper tracé, on arrive à bien skier ! Comme toujours on prend le temps de profiter du cadre splendide et de faire des photos.
Arrivés au sur le glacier d'Argentière, on se régale encore un moment de cette vue grandiose et d'admirer toutes ces faces nords absolument impressionnantes en mettant nos peaux.
C'est parti pour la première montée de la journée, 750 m de dénivelé pour arriver au col du Chardonnet. Ce qui est bien quand on prend le temps de faire des photos, c'est que tout le monde est devant et qu'après on a une paix royale :-)
Du coup nous montons seuls, il n'y a pas un bruit, trop top ! Nous prenons l'options rive droite du glacier, car c'est au soleil et on n'a pas trop envie d'aller à l'ombre. Mais après dix minutes on cuit et on va sentir passer cette montée pourtant pas si longue.
La trace est bonne mais bien dure et comme nous sommes des tronches de valaisans, on ne met pas les couteaux qui pourtant sont dans le sac. Enfin en partie, car on a frôlé la catastrophe quand Olivier les a perdus ! Je me demande encore s'il n'a pas fait exprès pour faire un peu plus de dénivelé... du coup j'ai jeté mon gant aussi, pour qu'il ne descende pas seulement pour les couteaux :-)
Ca promet pour la journée si on fait déjà les Dupond après 20 minutes de montée ! M'enfin la bonne humeur est là et on continue tranquillement. Je dois retenir mon copain qui veut aller casser le glacier pour en faire des glaçons pour le pastis, parce qu'à ce rythme là on va dormir dehors :-)
Nous arrivons bientôt en vue du col et s'il n'y a pas beaucoup de dénivelé, je trouve que c'est long. Ou alors je ne suis pas dans un bon jour, ça c'est possible aussi ! Olivier de son côté à de grosses douleurs à la hanche, mais il veut tout de même continuer.
Nous sommes donc bien contents d'arriver au col du Chardonnet, ça c'est fait ! On en profite pour se poser un peu et voir comment ça va, sinon on a deux possibilité, redescendre ou appeler l'hélico si vraiment ça va pas.
Mais d'une fois que nous redescendrons le col, nous devrons continuer. Olivier me dit que ça va aller et qu'il ne veut pas renoncer. Nous nous préparons donc pour les rappels, tandis qu'un groupe d'espagnols fort sympathique, mais bruyant arrive.
Je prépare le rappel est descend en direction du glacier de Saleinaz, ça c'est par chez nous :-) La neige est bien dure et on aurait pu désescalader, mais comme j'ai une monstre trouille des rimayes, j'aime mieux avoir la corde. Je me souviens d'une pataugée mémorale en descendant de la Gabarrou-Albinoni au Tacul et j'aime pô ça !
Olivier me rejoint et je pars pour le deuxième rappel tandis que les espagnols si mettent aussi. C'est un peu le brouhaha, mais je trouve ça assez rigolo et surtout je les trouve bien téméraire ! Bref, je passe la rimaye en vitesse et effectivement le pont tient, mais il n'a pas l'air des plus solide !
Olivier arrive à son tour et nous nous préparons pour la suite. C'est chaque fois toute une histoire, tirer la corde, plier les deux cordes, crocher les chaussures, mettre les skis etc... Mais le cadre est magnifique et on se régale !
Nous nous laissons ensuite glisser en rive gauche du glacier de Saleinaz en restant le plus haut possible pour ne pas perdre trop d'altitude. Ensuite on recommence, déssérer les chaussures, remettre les peaux et surtout admirer le paysage ! On se régale avec une vue extraordinaire de la Dent-Blanche au Grand-Combin en passant par la Grande-Lui, magnifique !
C'est tellement beau, je me verrai bien camper ici ! Mais bon c'est pas tout ça, il faut qu'on continue, car on n'est pas en avance pour changer :-)
Il y a 200 m de dénivelé pour atteindre la Fenêtre de Saleinaz et heureusement pour la hanche d'Olivier c'est quasiment plat, à part le dernier bout sous le col.
Cette fois-ci nous décidons de mettre les couteaux avant d'attaquer le col, faut quand même pas être cons deux fois comme dit mon copain de cordée :-)
Mais bon, quand c'est pas la journée, c'est pas la journée et Olivier a sa fixation qui ne fait que de tourner et du coup quand le ski se bloque, que c'est raide et qu'on ne s'y attend pas, ben on se casse la figure ! Heureusement sans mal, mais du coup on fout les skis sur le sac et ça va beaucoup plus vite ! On file dru dans la pente et on rejoint le col en ni une ni deux :-)
D'ici encore une fois la vue est splendide et Olivier n'en fini pas de faire des découvertes ! Au moins ça, avec ce qu'il souffre je le trouve bien courageux et toujours bon compagnon, même pas qu'il râle !
Nous avons une vue grandiose sur le plateau du Trient et les Aiguilles du Tour, encore quelques merveilleux souvenirs par ici ! On se pose un moment, on fait quelques photos et on parle encore un peu avec les espagnols qui partent en direction de la cabane Trient.
D'ici il ne reste plus que 50 m de dénivelé avant d'atteindre le dernier col du jour, le col supérieur du Tour, ensuite on range les peaux, les couteaux et tout le chenis et on se laisse glisser jusqu'en bas, youpie :-)
Un petit vent froid nous accompagne jusqu'au col et du coup on presse un peu le pas. Nous croisons quatre français qui vont au col du Tour, tandis que nous continuons seuls.
Nous arrivons quelques minutes plus tard vers notre dernier objectif de la journée, ça c'est fait ! D'ici encore une fois la vue est grandiose et toujours différente !
Tout d'abord le Chardonnet et sa magnifique arête Forbes dont je garde un souvenir extraordinaire, la vallée, le glacier du Tour où nous allons descendre, grandiose !
Quelle journée de rêve ! Nous avons sans arrête eu des vues différentes et plus belles les unes que les autres, une météo incroyable et finalement peu de monde, puisqu'ils étaient tous devant :-)
Nous faisons une dernière petite pause ici et je pense enfin à manger quelque chose. Oui bon, ça fait depuis hier soir que je n'ai rien avalé, j'ai oublié ! Du coup ma tresse russe maison passe bien et on se régale ! Moi j'dis des vies pareilles c'est un rêve !
Nous enlevons nos peaux pour la dernière fois de la journée, fermons nos chaussures et descendons quelques mètres à pieds sur les rochers avant de mettre nos skis.
Cette fois-ci c'est parti pour plus de 2500 m de descente, youpie ! La première partie depuis le col supérieur du Tour jusqu'au glacier du Tour est dure et donc bien skiable, mais ensuite c'est le gros carton !
En même temps on s'attendait à ne pas faire du super ski, mais là ça dépasse nos espérences les plus folles :-) Par contre c'est beau, des vagues en neige, sauf que quand ça casse, ben c'est pas drôle !
Enfin, on se débrouille comme on peut et on descend malgré tout, mais on va la sentir passer comme on dit chez nous ! On essaie de trouver les endroits les plus tracés en espérant que ce soit dur, mais on arrive sans arrête sur du carton. Du coup c'est pas difficile, je suis comme un pantin sur mes skis !
Comme dit Olivier, on ne mettra pas de notre de style... mon dieu heureusement qu'on n'est pas filmés... m'enfin le ridicule ne tue pas il parait ! Du coup on fait encore plus de pauses que d'habitude pour se reposer un peu et on en profite pour admirer encore et toujours le paysage.
Mais nous ne sommes encore pas au bout de nos peines et le final dans les vernes et dans les combes est mémorale, on ne va jamais l'oublier.
M'enfin nous rejoignons finalement le Tour entiers, bon je me suis prise quand même deux belles gamelles, mais sans mal ! Du coup on manque le dernier bus pour 10 secondes, mais par chance un guide super smpa nous embarque et nous ramène à Argentière, on arrive même avant le bus, la classe !
Et voilà, encore une sacrée journée ! Je savais que la course serait longue, mais pas à ce point là ! Enfin si la neige avait été meilleure, nous serions descendus bien plus vite ! En même temps on a même pas dû sortir la frontale :-)
Merci Olivier pour avoir encore une fois partagé une journée qu'on ne va pas oublier de si tôt et bravo d'avoir tenu le coup malgré tes douleurs ! Soigne toi bien et à tout bientôt !
Album photos : http://www.leschouchoux.com/album-2146613.html