Rimpfischhorn - 4199 m
En ce mois de juillet exceptionnel, nous continuons de profiter du temps magnifique que nous avons ! C'est le rêve une météo pareille et cela fait même plusieurs années que nous n'avons pas eu un si beau temps à cette période !
Chouchou, pas encore totalement remis de sa tendinite, nous décidons de chercher une course qui ne sollicite pas trop son bras. Donc si possible pas trop de rocher, mais pas non plus que de la marche :-)
Après réflexion, il reste le Rimpfischhorn que nous n'avons pas encore fait, entre Saas Fée et Zermatt. Son arête nord à l'air magnifique, mais trop de grimpe pour le bras de Chouchou, donc nous ferons la voie normale.
Nous montons samedi en début d'après-midi à la Täschhütte, car il faut dire qu'il y a à peine plus d'une heure de marche pour atteindre la cabane.
Pour une fois pas de stress, nous profitons un peu de la maison et du jardin avant de partir, ça fait du bien aussi ! Le temps est un peu couvert lorsque nous montons et les hauts sommets dans les nuages. L'avantage, c'est qu'il ne fait pas trop chaud et s'est bien agréable pour marcher.
Arrivés, nous nous installons et vu la fraîcheur, nous optons pour une bonne sieste ! Une fois n'est pas coutume et il faut dire qu'avec les horaires de ces derniers temps nous en avons bien besoin.
Du coup l'après-midi passe vite et nous nous levons à 17h45, juste avant l'heure de repas ! Nous nous retrouvons à table avec un sympathique jeune couple de bernois qui arrive de l'Allalin et qui fera demain l'Alphubel.
La soirée passe vite, d'autant que nous allons nous coucher vers 20h30. Eh oui, demain matin le réveil sonnera à 2h45, donc la nuit sera courte !
Pour une fois je dors bien et ne me réveille "que" trois fois, le luxe ! A 3h00 nous sommes frais et dispo et prêts pour la longue journée qui nous attend.
Le petit déjeuner est vite avalé et nous quittons la cabane une grosse demi-heure plus tard. Le ciel est couvert et il fait chaud, ce qui laisse présager qu'il n'y a pas eu de regel durant la nuit.
Nous montons à un bon rythme et constatons que nous avons raison, car la morraine est toute boueuse et nous nous enfonçons facilement. Nous espérons tout de même que la neige sera dure sur le glacier, sinon ça va être galère !
Arrivés au pied du glacier, nous nous équipons et nous dirigeons vers la droite en direction du Mellichgletscher. Fort heureusement la neige est à peu près portante, même si parfois nous nous enfonçons jusqu'à mi-mollets.
Le jour commence à se lever alors que nous descendons et le ciel est vraiment bien gris, mais pour l'instant pas de risque d'orages. Devant nous le sommet du jour paraît assez près, mais en fait le chemin est encore long.
Il y a 1600 m de dénivelé depuis la cabane et à cette altitude ça commence à compter. Mais la forme est là et nous continuons notre chemin en admirant la vue sur les prestigieux sommets environnants !
De la Dent-Blanche au Cervin en passant par l'Obergabelhorn, le Zinalrothorn et le Weisshorn, c'est un spectacle magnifique qui s'offre à nous.
Devant nous le massif du Mont-Rose que nous commençons à bien connaître et dont nous gardons un sacré souvenir, en particulier de la traversée des Breithorn que nous avons fait l'été passé.
Nous passons quelques crevasses dont le pont sont encore bien solide, si ce n'est l'un d'entre-eux qui paraît un peu douteux. Pas de soucis à la montée, mais il faudra être attentifs au retour.
La pente n'est jamais raide et nous marchons à un rythme régulier jusque vers 3800 m. Ici Chouchou commence à peiner un peu, encore pas très bien acclimaté à l'altitude.
Nous ralentissons un peu, mais continuons sans nous arrêter. Nous sommes sous l'arête nord et c'est vrai qu'elle est bien belle. Ma fois nous reviendrons un jour, lorsque Chouchou aura son bras guéri.
Bientôt nous arrivons au Rimpfischsattel et en profitons pour boire un peu et souffler deux minutes. D'ici le sommet n'est plus très loin et c'est la partie la plus intéressante qui commence.
Ce n'est pas très long, mais ludique avec quelques passage de grimpe facile. Nous remontons un couloir un peu plus raide avant de traverser sur la gauche pour prendre pied sur des rochers.
D'ici nous grimpons facilement jusqu'à une brêche qui nous conduit sur le versant nord. Il y a passablement de monde, mais chacun est cordiale et il n'y a pas de stress.
Nous trouvons passablement de relais sur les rochers, mais jusqu'ici nous nous sommes assurés en passant la corde derrière des rochers.
Je prends ensuite l'options de remonter la pente raide pour rejoindre à nouveau des rochers. Option moyennement bonne, car le neige est comme du sucre et dessous c'est de la glace vive. Enfin, Chouchou est assuré à un rocher et je me dépêche de me sortir de là pour rejoindre également les rochers.
D'ici la suite est facile et quelques passages de grimpe nous conduisent à l'antécime. La vue se dégage et tout prêt le sommet nous attend.
Nous traversons une courte arête avant de grimper encore quelques mètres et d'atteindre enfin le sommet ! Nous sommes vraiment contents, car la course a été longue et les derniers 200 mètres un peu rudre avec l'altitude :-)
Par chance, nous avons le sommet un moment pour nous seuls et retrouvons ensuite une cordée d'italiens avec qui nous avons plus ou moins eu le même timing.
Nous restons près de trois-quart d'heure à contempler le paysage et à profiter de cette belle journée. Il n'y a pas de vent et c'est vraiment un cadeau.
Tout autour de nous, la vue est magique. Devant nous l'Alphubel et l'Allalin, de l'autre côté le Strahlorhorn et le Mont-Rose, que de souvenirs merveilleux !
Un peu plus loin le Lagginhorn et le Weissmies, le Dom et j'en passe, c'est un rêve. Malgré tout il nous faut songer au retour d'autant que passablement de nuages arrivent de l'Italie.
Nous nous décidons donc à redescendre alors que d'autres cordées arrivent encore. Nous prenons l'option de désescalade plutôt que de perdre du temps à faire des rappels et en plus ce n'est pas indispensable.
La descente nous prend un peu de temps, car nous préférons bien nous assurer et que nous devons attendre à un ou deux endroits. Mais de toute façon nous ne sommes pas stressés et nous en profitons pour admirer encore et encore le paysage.
De retour au col, nous prenons deux minutes pour boire et surtout pour enlever nos couches car il fait très chaud ! Qu'est-ce qu'on donnerait pour se mettre en t-shirt, mais nous attendrons d'être dehors du glacier.
Nous entamons la descente à un bon rythme en restant bien dans la trace. En effet, nous avons essayé d'aller à côté, mais on s'enfonce jusqu'aux genoux !
Malgré tout ça va vite et une petite heure plus tard nous sortons du glacier. Nous nous posons sur la morraine et nous déséquipons en prenant notre temps.
D'ici nous avons le choix de remonter 100 m avant de redescendre sur la cabane, ou de descendre le long de la morraine avant de rejoindre un chemin qui retrouvera bien plus bas celui de la cabane.
Nous optons bien entendu pour la deuxième solution question de s'éviter la remontée ! Après 1600 m, on en a assez fait aujourd'hui ! Et comme dit Pascal, la montagne c'est un sport de paresseux :-)
Comme toujours, les retours sont longs et on se demande comment on a fait pour monter là-haut ! On en a toujours marre, mal partout, on est fatigués, on a trop chaud ou trop froid, mais une fois arrivés on nr pense déjà qu'à repartir ! :-)
Enfin, nous sommes contents de retrouver notre voiture, de poser nos sacs et surtout d'enlever nos chaussures ! Quel bonheur pour mes petits pieds d'être enfin libérés, d'autant que j'ai ressorti de vieilles chaussures car les autres sont en court de ressemelage. A croire que je bouffe les semelles ! :-)
Nous nous dépêchons de nous mettre en short et allons trouver au plus vite une belle terrasse et manger une bonne coupe de glace bien méritée !
Voici encore un superbe week-end, un bien joli sommet, un de plus ou un de moins à faire et de superbes moments partagés avec Chouchou :-)
Album photos : http://www.leschouchoux.com/album-2172596.html
Topo : http://www.camptocamp.org/routes/54103/fr/rimpfischhorn-de-taeschhuette-voie-normale