Perrons de Vallorcine / Traversée E-W
Avec le beau temps qui continue nous n'avons qu'une envie, aller en montagne ! On ne s'en lasse pas, nous avons encore plein de projets et surtout nous sommes en pleine forme !
A force il faut dire que l'endurance est là et plus nous en faisons, mieux nous nous sentons, c'est le bonheur ! Si la météo le veut bien, nous amierions refaire la Dent-Blanche que nous avons faite il y a quatre ans, mais dans la neige et la tempête, avec les crampons, les doudounes, les gros gants, une sacrée aventure !
De plus maintenant c'est une course que nous pouvons faire seuls et qui ne nous pose plus de soucis ! C'est incroyable, je n'en reviens pas des progrès que nous avons faits, mais il faut dire que nous avons bien soufferts aussi pour en arriver là et qu'il y a encore du boulot, car nous ne sommes toujours que de petits amateurs... mais tellement heureux :-)
Enfin, comme j'ai encore et toujours des heures à prendre, nous décidons de monter dimanche à la cabane Rossier et de faire le sommet lundi. La météo n'est pas top pour samedi ni dimanche, mais devrait être excellente pour lundi.
Mais nous apprenons que tous les guides ont fait demi-tour, qu'ily a de la neige qui recouvre une couche de glace. Du coup nous ne sommes plus du tout motivés et n'avons pas envie de faire encore une fois la course en crampons.
Du coup, comme bien souvent nous passons au plan b :-) Encore faut-il choisir notre plan b, car si j'établis la liste des courses que nous voulons encore faire, il y en a pour dix ans !
Mais Chouchou est vraiment motivé pour la traversée des Perrons de Vallorcine et c'est vrai que ça fait un moment qu'elle nous trotte dans la tête. Donc c'est décidé, réveil à 4h45 et départ !
Ouai, ça c'est en théorie, parce que lorsque le réveil sonne, je n'ai absolument aucune, mais alors aucune envie de me lever ! Roh, en cabane ça ne me fait rien, même à 2h00 du matin, mais à la maison, sous le duvet bien douillet, c'est une autre histoire :-)
Aller soyons forts ! Nous nous levons avec peine et partons vers 5h30. Inutile de dire que je dors sans broncher dans la voiture jusqu'au barrage d'Emosson !
Mais une fois arrivés, le froid à vite fait de me réveiller ! On s'équipe en vitesse et on enfile les doudounes, tout contents de commencer à marcher pour se réchauffer. J'ai bien l'impression que les grosses chaleurs c'est fini !
Du barrage il y a deux heures d'approche jusqu'au départ de l'arête, donc nous aurons bien le temps d'avoir chaud ! Il fait grand beau et effectivement, dès que nous commençons à monter, on cuit !
En plus il n'y a pas longtemps de chemin, il faut remonter dans des pentes escarpées, avant de rejoindre un petit ressaut rocheux facile mais exposé où une corde peut être utile si l'on n'a pas l'habitude de ce genre de terrain.
D'ici un couloir nous conduit à une brèche d'où démarre notre course du jour. Nous sommes bien contents d'y arriver, j'ai trouvé cette montée assez pénible, sans doute que je dormais encore à moitié :-)
Nous sommes tous seuls, en amoureux. Deux gars sont loin devant, sinon personne, trop chic ! Nous savons que cette course est très longue, entre 8 et 12 heures. D'après ce que nous avons lu, c'est plus proche des 10-12h que des 8h00 ! Et comme nous ne sommes pas des lucky luke des arêtes (expression sympathique que j'avais lue sur le net et qui nous qualifie bien :-), on risque bien de ne pas battre des records !
Enfin, le premier but du jour est le Grand Perron. sommet principal qui culmine à 2674 mètres. Il n'y a pas vraiment de difficultés et nous avançons relativement vite, corde tendue pour ne pas perdre de temps.
Il fait un temps absolument splendide, pas un nuage dans le ciel, finalement chaud et la vue est juste grandiose ! D'un côté le massif du Mont-Blanc où nous commençons à avoir passablement de bons souvenirs et à nos pieds le barrage d'Emosson.
C'est un régal pour les yeux ! Du sommet du Grand Perron, nous avons une vue magnifique sur ce qui nous attends, la Pointe Vouilloz et l'Ifala. Mais il y a encore un long chemin à parcourir.
Tout d'abord trois rappels nous conduisent à une brèche au pied de la Pointe Vouilloz. Aucun problème, ils sont très bien équipés, relais béton, c'est le top.
Nous nous retrouvons dans l'ombre et il fait tout de suite plus frais. Mais une jolie escalde facile nous conduit à nouveau sur le fil de l'arête et au soleil !
Un coup d'oeil en arrière nous offre une magnifique vue sur le Grand Perron, c'est incroyable de penser que nous étions là-haut il y a peu de temps ! Je suis toujours étonnée du chemin parcouru et des endroits où nous passons, qui sont souvent bien plus impressionnants de loin !
D'après le topo, la suite qui conduit à la Pointe Vouilloz est plus délicate et aérienne. Nous verrons bien et ne nous faisons pas de soucis. Jusqu'à maintenant il faut dire que nous n'avons pas vu de difficultés.
Il y a deux solutions, soit c'est vraiment facile, soit nous avons fait de gros progrès :-) Une chose est sûre, après les courses que nous avons faites cet été, pour l'instant c'est de la balade.
Nous arrivons déjà bientôt au sommet de la Pointe Vouilloz et sommes vraiment étonnés d'être déjà là et de n'avoir, pour l'instant, pas explosé l'horaire !
Du sommet, un passage de désescalade un peu aérien nous conduit à un rappel. Il n'y a rien de difficile, il faut juste faire attention et nous testons les prises, car nous avons déjà eu un ou deux cailloux branlants !
Et ce n'est pas le genre d'endroit où il faudrait qu'une prise nous reste entre les mains ! Mais enfin, nous atteignons le rappel sans soucis. Les deux gars qui nous précédaient sont au sommet et nous font de grands signes !
Nous leur répondons en rigolant et nous continuons notre chemin. Nous avons déjà fait un sacré parcours. Après ces deux rappel, il nous restera la montée à l'Ifala qui est le sommet.
Par contre c'est la partie où se trouve la passage le plus dur de la course, nous verrons le temps que cela nous prendra, mais pour une fois nous ne sommes pas pressés par l'horaire et dans les temps, incroyable !
En tout cas pour l'instant nous n'avons par rencontré de problème et nous restons même un peu sur notre faim ! Le cadre est splendide, mais il manque un petit quelque chose qui fait l'ambiance des grandes arêtes.
On ne sait pas quoi, mais nous avons le même sentiment ! Nous devenons peut être pénibles, mais il faut dire qu'après une course grandiose comme la traversée du Breithorn, c'est dur de trouver autant beau !
Le rocher n'est clairement pas autant bon et les passages d'escalade ne sont pas assez long à notre goût. Oh, mais les blasés :-) Enfin, quand même pas tout à fait, car nous sommes également d'accord sur le fait que le paysage qui nous entour est magnifique !
Le passage dur est passé sans trop de soucis, il y a un piton en place pour protéger le pas et il est facile de pauser un friend ou un coinceur. Il nous reste ensuite un bout d'arête et un petit passage plus raide pour atteindre le sommet.
Pour une fois, nous arrivons dans le bon timing, sans avoir complètement explosé l'horaire et nous en sommes fiers :-) Nous avons enfin le temps de faire une longue pause et de profiter de la vue !
Un coup d'oeil en arrière et la plupart de la course est sous nos yeux ! Si nous n'avons pas trouvé les difficultés trop élevée, il faut reconnaître que c'est une bien longue traversée qui se mérite.
Mais l'ambiance et la vue incroyable qui nous ont accompagnées tout au long de notre voyage valent à elles seules de venir ici !
Nous nous prélassons près d'une heure au sommet à admirer le paysage et à nous remémorer quelques belles sorties que nous avons faites et la liste commence à être longue.
Que de rêves que nous avons déjà eu la chance de réaliser ! Des rêves que pour une grande partie nous pensions inaccessibles et que finalement nous avons eu la chance de vivre !
Quelle chance nous avons d'avoir une si belle vie et de pouvoir en profiter chaque jour ! C'est un beau cadeau et nous nous en rendons pleinement compte !
C'est dans ces moments que nous aimerions que le temps se fige pour quelques heures ! Mais c'est impossible et nous devons songer au retour.
La course n'est pas finie au sommet et la descente n'est pas forcément évidente. Le topo dit de suivre l'arête facile jusqu'à un col et de ne pas s'engager dans des couloirs, même s 'il y a des cairns.
Nous trouvons la première partie sans soucis, puis arrivons sur une arête assez raide que nous ne nous voyons vraiment pas désescalader.
Comme nous n'avons pas envie de se réencorder, nous traversons par dessous, dans des vires herbeuses très exposées. Je n'aime pas ça du tout et nous restons hyper concentrés.
Enfin, nous rejoignons un pierrier et un semblant de chemin qui nous conduit à de petits lacs, dont un absolument féérique !
Nous restons un bon moment à admirer les jolies fleurs et le paysage et regrettons de ne pas avoir pris de linge, car nous nous serions certainement baignés !
Mais nous nous décidons à continuer notre route sur le chemin du retour. Nous avons fait bientôt deux heures de pauses entre le sommet et le lac et il est temps d'avancer :-)
Nous rejoignons le chemin qui longe le barrage en fin de journée sous nos yeux la course du jour et sommes impressionnés par la longueur de ce que nous avons parcouru ! Encore un sacré morceau, mais il faut dire qu'on commence à devenir habitués aux sorties de 12h00 et plus :-)
Voilà encore une journée magnifique, où nous étions seuls au monde, un beau cadeau qui nous a été offert !
Album photos : http://www.leschouchoux.com/album-2101940.html
Topo : http://www.camptocamp.org/routes/54625/fr/perrons-de-vallorcine-traversee-e-w