Mönch - 4107 m
Voici arrivé pour nous le dernier week-end de la saison au pays des neiges éternelles puisque dans une semaine sonnera enfin l'heure des vacances !
Au final, après un mois de juillet pourri, notre été s'est merveilleusement bien déroulé et la sommiteuse que je suis est très heureuse des courses réalisées et des quelques 4000 de plus gravis. Je ne sais pas si mon projet de réaliser 40 4000 pour mes 40 ans deviendra réalité, mais j'y travaille ! Encore deux ans :-)
Ainsi, voici donc le week-end parfait pour compléter ma liste ! Nous décidons de partir en direction de l'Oberland Bernois, plus précisément du Jungfraujoch pour gravir le Mönch et la Jungfrau.
Les conditions semblent enfin parfaites pour réaliser ces courses en toute sécurité et en plus la météo annonce grand beau ! Olivier, avec qui nous sommes allés à la Dent d'Hérens il y a peu, est de la partie et nous nous retrouvons à 4h45 samedi matin à Sion.
Le réveil est assez dur et je m'endors immédiatement dans la voiture. Aller, j'ai bien deux bonnes heures pour profiter des bras de morphée avant de me retrouver dans le train qui nous propulsera à 3400 m d'altitude !
Nous arrivons au Jungfraujoch vers 9h30, il fait grand soleil et déjà passablement chaud ! Ce n'est pas le première fois que nous venons ici, mais à chaque fois nous sommes époustoufflés par la vue grandiose de l'endroit.
Cette immense étendue glacière et tous ces sommets imposants c'est vraiment magnifique ! On ne peut que comprendre le nombre de touristes qui viennent ici tous les jours !
Nous nous équipons tout en profitant du paysage et nous dirigeons au pied de l'arête SE du Mönch. Chouchou et moi avons déjà fait cette course il y a deux ans et nous en gardons un très beau souvenir, même si à l'époque nous étions bien moins à l'aise qu'aujourd'hui !
Nous aurions pu faire l'arête SW, mais nous n'y avons même pas pensé ! Il faut dire que Chouchou était en Espagne jusqu'à hier soir et de mon côté je n'avais même pas songé à faire le Mönch, trop occupée à mon travail !
C'est Olivier, qui n'est jamais venu dans la région, qui a lancé l'idée et quelle bonne idée ! Nous avons juste deux soucis, le premier est le mal des montagnes dont a tendance à souffrir Chouchou de plus en plus souvent et le deuxième une neige trop molle, due au départ tardif.
Nous décidons donc de ne pas nous prendre la tête et de tenter la course. Nous analyserons la situation en temps voulu et ferons demi tour si nécessaire ou Chouchou nous attendra en route si jamais.
Il est près de 10h45 lorsque nous commençons à gravir l'arête. La première partie en rocher n'est jamais dure et très jolie. Un peu d'escalade facile pour se faire plaisir et avoir le temps de profiter du paysage.
Nous avons plein de bons souvenirs ici, dont une magnifique sortie au Grossfiescherhorn il y a deux ans par l'arête NW. Ambiance grandiose, pentes raides et arête gazeuse, magnifique !
Sans parler de notre superbe sortie du mois d'avril avec la traversée des Fiescherhorn et une descente mémorable sur la Finsteraarhornhütte !
Olivier est tout heureux de découvrir l'endroit et nous de revenir ici et dans des conditions optimales ! L'ambiance est excellente et nous sommes tout contents de cette magnifique journée.
Chouchou paie un peu nos trois semaines sans monter en altitude et surtout son petit séjour à la mer ! Mais enfin, il est vaillant mon Chouchou et il continue malgré ses maux de tête.
Arrivés sur la première partie neigeuse, nous constatons que si celle-ci est un peu molle sur le dessus, le reste est bien dur et les crampons tiennent bien.
La deuxième partie rocheuse est bien entendu complètement sèche, mais nous gardons les crampons, question de ne pas perdre du temps pour les mettre et les enlever. Bah, après le Chardonnet et le Zinalrothorn, on commence à avoir l'habitude des crampons sur le rocher :-)
Nous arrivons bientôt sur une arête neigeuse assez effilée qui nous conduit à nouveau sur quelques rochers. Rien de difficile ici, mais une concentration obligatoire, car un faut pas risquerait d'être fatal.
Cette pente est équipée de pieux métalliques afin de pouvoir s'assurer. Les conditions étant excellentes, nous ne les utilisons pas et montons tranquillement corde courte.
Nous atteignons ensuite l'arête sommitale, très aérienne où aucune erreur n'est possible. Pas question ici de crocher un crampons dans le pantalon ou de perdre l'équilibre ! Cette arête n'est pas dure, mais très exposée et malheureusement de nombreux accidents fatals s'y produisent !
Nous avançons tous les trois prudemment et hyper concentrés. Quelques passages sont vertigineux et il n'y pas de quoi planter le piolet, juste un petit bout de trace de 30 cm de largeur sur lequel il faut jouer au funambule !
Après une bonne dizaine de minutes, nous atteignons le sommet ! Par chance nous l'avons pour nous tous seuls un moment ! C'est magnifique, il n'y a pas de mot pour décrire la beauté des lieux !
De l'Eiger au Mont-Blanc, une multitude de sommets s'offrent à nos regards émerveillés ! C'est un moment magique et unique, comme toujours lorsque nous atteignons un sommet !
Olivier est très heureux de son premier 4000 des Alpes Bernoises et Chouchou tout content d'être monté malgrés ses maux de tête. Quand à moi je suis aux anges comme toujours dans mes chères montagnes !
Nous profitons un bon moment d'admirer le paysage. Toute proche la Jungfrau où nous serons demain et au loin le lac de Thoune et toute la verdure qui contraste avec les glaciers !
Quelques cordées nous rejoignent au sommet, dont un groupe d'OJ du club alpin de Montreux, accompagnés de Daniel, un sympathique guide anniviard que nous connaissons et que j'ai vu il y a peu à la cabane du Grand Mountet. Et un oiseau rigolo, sans corde ni crampons, qui vient manger des fruits secs dans nos mains ! Le goinffre :-)
Nous nous retrouvons avec plaisir ici et après la petite conférence au sommet :-), nous retrouvons également Xavier un guide valaisan avec ces deux clients saviésans !
Ambiance fort conviviale et animée, 100 % romande au sommet du Mönch, mythique !!
Enfin, malgré tout nous songeons à redescendre tranquillement. Retour toujours aussi concentrés sur l'arête sommitale avant de rejoidre la pente neigeuse.
La neige ayant pas mal ramolli, nous utilisons cette fois-ci les pieux afin de ne pas prendre de risque. Tout se passe bien, personne ne glisse, mais pourquoi tenter le diable ?!
Nous rejoignons les rochers sans soucis et passons l'arête en neige qui ne pose pas de problèmes non plus. L'ambiance est vraiment conviviale entre toutes nos cordées et la situation est plutôt amusante.
Le reste de la course se déroule sans problème et nous rejoignons le pied du Mönch assez rapidement. D'ici quelques minutes de marche nous conduisent à la Mönchjochhütte où nous passerons la nuit.
Nous arrivons très heureux de cette belle journée et passons une fin d'après-midi tranquille en discutant et en profitant du moment présent.
La soirée passe vite, car le repas est servi à 19h30 et en plus c'est immangeable ! Salade de museau de boeuf !! Si si, c'est pas une blague ! Tout ça avec des pommes-de-terre en robe des champs, de la salade verte et du fromage dégueu ! On aurait dû filmer la tête de tout le monde en voyant le plat sur la table !
Enfin, nous ne mangeons quasiment pas et partons nous coucher vers 20h30. Demain réveil à 4h30, espérons que la nuit soit bonne ! :-) Elle sera du moins remplie des belles images de la journée !
Album photos : http://www.leschouchoux.com/album-1943968.html
Topo : http://www.camptocamp.org/routes/54703/fr/monch-par-l-arete-se